Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, III.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
chap. xiv. — attaque des marais, etc.

trois routes voisines les unes des autres peuvent suffire à l’ennemi pour les traverser et se porter sur un terrain plus favorable. Au contraire des marais et des cours d’eau, en effet, pour lesquels c’est parfois le cas, on ne peut jamais considérer une forêt comme un obstacle absolument infranchissable, et, par suite, la résistance sur les points isolés ne peut y être très considérable. Mais, quand un vaste territoire est presque entièrement couvert de forêts comme par exemple en Russie et en Pologne, tant que l’attaquant n’a pu se porter au delà, il a à lutter contre toutes sortes de difficultés pour assurer les subsistances de ses troupes, et, ne pouvant dans l’obscurité de la forêt opposer sa supériorité numérique aux efforts incessants d’un ennemi partout présent et toujours invisible, il se trouve dans l’une des situations les plus mauvaises qui se puissent imaginer.