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CHAPITRE XIV.

attaque des marais, des inondations, des forêts.


Dans le livre de la Défensive nous avons déjà vu que les marais — et sous cette expression il faut aussi entendre les prairies impraticables — présentent des difficultés spéciales à l’attaque tactique lorsqu’on ne les peut traverser que sur un petit nombre de chaussées. Par cette raison, quand la largeur de ces obstacles ne permet pas de les fouiller à coups de canon pour en chasser le défenseur, on cherche à les éviter et à les tourner dans l’action stratégique.

Si, dans maintes contrées basses où la culture est très développée et les moyens de passage très nombreux, le défenseur peut encore à la vérité opposer à l’attaque une résistance relative assez forte, il ne peut plus du moins songer à résister d’une façon décisive et absolue. Par contre, dans certains États ou l’on dispose de moyens assez puissants pour augmenter les difficultés de l’invasion en inondant tout le bas pays, la résistance peut être portée à l’extrême et faire échouer les plus formidables efforts. La Hollande en a donné l’exemple. En 1672, après avoir pris et occupé toutes les places fortes situées en dehors du terri-