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l’offensive.

4. Les objets qui prennent ici le plus d’intérêt, soit comme but soit comme points d’appui de l’action, sont les suivants :

a) Les moyens de subsistance que l’on cherche à enlever en tout ou en partie à l’adversaire.

b) La réunion des différents corps.

c) La menace d’interrompre les communications de l’ennemi avec l’intérieur du pays ou avec d’autres armées ou corps d’armée.

d) La menace de couper sa ligne de retraite.

e) L’attaque des points isolés au moyen de forces supérieures.

Chacun de ces intérêts peut se rencontrer dans l’un des éléments constitutifs d’une situation quelconque, et ces éléments deviennent ainsi le centre autour duquel tout se meut pendant un certain temps. Un pont, une route, un ouvrage de campagne jouent souvent alors le rôle principal, et, dans chacun de ces cas, il est facile de démontrer que ces éléments ne prennent ainsi d’importance qu’en raison seulement du rapport qu’ils ont avec les intérêts que nous venons d’indiquer.

5. Dans ces conditions, quand une manœuvre stratégique réussit ― et ici l’initiative peut aussi bien venir du défenseur que de l’attaquant, ― elle vaut à celui qui l’a entreprise la possession d’un magasin, d’une portion de territoire ou de quelque objet de valeur analogue.

6. Dans toute manœuvre stratégique, l’initiative prise par l’un des adversaires provoque une contre-manœuvre de la part de l’autre. Selon que le premier adopte pour son action la forme enveloppante ou la forme convergente, le second concentre ses forces sur ses lignes intérieures ou les répartit en postes nombreux. Dans chacun de ces cas l’action générale prenant l’aspect d’une