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CHAPITRE XIII.

des manœuvres stratégiques.


1. Nous avons abordé ce sujet dans le livre de la défensive, mais, bien qu’il soit commun à l’une et à l’autre des deux formes de l’action à la guerre, par sa nature même il ressortit davantage à la forme attaquante. Nous allons donc en achever ici l’étude.

2. On ne recourt pas seulement aux manœuvres stratégiques quand on ne veut pas procéder à l’action avec violence et par de grands combats, mais bien encore lorsque l’on tient à éviter tout moyen offensif direct tel que l’action sur les lignes de communications ou de retraite de l’ennemi, les diversions, etc.

3. Pour définir les manœuvres stratégiques d’après l’usage que l’on en fait, nous dirons que, nées d’un état d’équilibre réciproque et commencées sans motifs déterminants précis, ce sont des actions par lesquelles on cherche à induire l’adversaire en erreur et à lui faire commettre des fautes. Ce sont les premiers coups portés sur l’échiquier. C’est un jeu de péréquation des forces dans lequel on tire parti de tout ce qui peut procurer quelque supériorité sur l’adversaire.