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l’offensive.

de son côté, un moyen à opposer à cette action. Ce moyen, en effet, n’est efficace que lorsque le défenseur se trouve dans les meilleures conditions de résistance. Pour envelopper efficacement l’attaquant dans son propre mouvement d’enveloppement, il lui faut tout d’abord occuper une position bien choisie et bien préparée, mais en outre, et cela a encore plus d’importance, il ne dispose pas toujours de la totalité des avantages de la forme défensive et, dans la majorité des cas, inquiet, gêné et réduit aux expédients, il préfère ne pas attendre l’attaque et marcher à sa rencontre, de sorte qu’au moment où celle-ci se produit il en est réduit à ne prendre que des dispositions hâtives et de circonstance. D’où il suit que les batailles au moyen des lignes enveloppantes ou à front oblique, que l’attaque ne devrait livrer qu’en raison seulement de la disposition avantageuse de ses lignes de communications, sont généralement la conséquence de sa grande supériorité physique et morale — Marengo, Austerlitz, Iéna. — Quand il livre une première bataille, d’ailleurs, l’attaquant peut se montrer plus audacieux que dans les suivantes, car, en raison du peu d’éloignement de la frontière, si sa base n’est pas supérieure à celle de son adversaire elle est du moins en général très étendue. La bataille à front oblique ou attaque de flanc est, du reste, plus efficace encore que la bataille enveloppante, et c’est se faire une idée absolument fausse de croire que, pour pouvoir combattre dans cet ordre, il faille avoir marché dès le principe suivant des lignes convergentes comme à Prague. Cette disposition présente très peu de chances de réussite, nous le montrerons dans le chapitre où nous traiterons de l’attaque d’un théâtre de guerre, et, par suite, il est fort rare qu’on la prenne en vue de la première bataille à livrer.

Si, dans une bataille défensive, le général en chef a