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chap. ix. — renversement de l’ennemi.

valeur l’insuccès de celle-ci. — C’est en cela que consiste leur véritable connexion. La distance empêche ici et rend même inutile toute corrélation plus grande entre l’action des deux attaques, telle par exemple que celle qui s’étendrait aux opérations journalières, et, par la même raison, il n’y a pas grande nécessité de maintenir les deux directions en communications immédiates.

Il faut, en outre, se rendre compte qu’ainsi attaqué au cœur même de son territoire, l’ennemi ne disposera pas de forces régulières suffisantes pour les employer à interrompre ces communications, de sorte que l’on n’aura vraiment à redouter, à ce propos, que la coopération des habitants des contrées envahies et des partisans que la défense pourra envoyer. Or, pour paralyser ce moyen défensif fort économique pour l’ennemi puisqu’il n’exige de lui aucune dépense de ses forces armées, il suffira de diriger de Trèves sur Reims un corps de 10 000 à 15 000 hommes particulièrement fort en cavalerie, et ayant pour unique mission de se tenir à la hauteur de l’armée principale et de courir sus à tout corps de partisans. Libre de ses mouvements, sans base d’opérations fixe, cédant dans une direction ou dans l’autre à toute force supérieure et passant entre les places fortes sans les bloquer ni les observer, ce corps n’aura pas de revers sérieux à redouter, et, en essuierait-il, d’ailleurs, que cela n’exercerait pas grande influence sur l’ensemble des opérations. Dans ces conditions, il est vraisemblable même que ce corps suffirait seul au service des communications entre les deux attaques.

4o Quant aux 30 000 Autrichiens laissés en Italie et au corps anglais de troupes de débarquement, plus leur activité sera grande et mieux ils atteindront leur but, qui consiste à détourner du théâtre de guerre principal le plus grand nombre possible des forces de l’ennemi.