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le plan de guerre.

La chose présenterait déjà plus d’ensemble et embarrasserait moins la théorie si le secours promis de 10 000, 20 000 ou 30 000 hommes était mis de telle sorte à la disposition de l’allié en état de guerre que celui-ci le pût employer selon ses vues et ses besoins, car il le pourrait alors considérer comme un corps à sa solde ; mais il en est rarement ainsi et, d’habitude, les troupes auxiliaires conservent leur commandant en chef qui ne dépend que de sa cour et ne dépasse pas les limites qu’elle lui fixe.

Lors même que deux États s’unissent réellement pour faire la guerre à un troisième, ce n’est pas toujours qu’ayant à redouter d’être anéantis par celui-ci ils cherchent à l’anéantir lui-même. Bien souvent ils ne font ainsi qu’une sorte d’opération commerciale. Chacun d’eux, après avoir calculé ce qu’il peut perdre ou gagner à la guerre, apporte au fond commun un capital de 30 000 ou 40 000 hommes, et agit comme s’il ne pouvait risquer davantage à l’opération.

On n’a pas seulement recours à cette réserve diplomatique dans les alliances en vertu desquelles un État peut se trouver appelé à combattre pour des intérêts qui lui sont passablement étrangers, elle préside aussi à des traités conclus en vue d’intérêts communs considérables, et, la plupart du temps, les contractants ne se promettent réciproquement que des contingents d’effectif déterminé et restreint, afin de garder le reste de leurs forces en réserve pour en disposer selon que les éventualités de la politique le pourront exiger.

C’est là ce que, récemment encore, on entendait par une guerre d’alliance, et il n’a pas fallu moins que l’extrême danger auquel la puissance illimitée de Bonaparte a exposé l’Europe pour ramener les esprits dans la voie naturelle. Ainsi pratiquée, la guerre d’alliance est une demi-mesure, une anomalie, car la guerre et