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le plan de guerre.

généraux qui découlent des dernières guerres qui ont le plus de valeur pratique et se plient le mieux aux circonstances imprévues.

À l’avenir la guerre ne prendra sans doute pas toujours des proportions si grandioses, mais il est vraisemblable que désormais la vaste carrière qu’elle a déjà parcourue ne lui sera plus fermée. La théorie ne saurait donc, se bornant à prescrire des règles pour la guerre absolue, considérer et rejeter comme des fautes toutes les influences étrangères qui peuvent en modifier la nature ; pour être complète et reposer sur des données réelles, elle doit embrasser du regard les rapports multiples dont la guerre peut sortir, en exposer les lignes principales, et ménager partout la place nécessaire aux événements que l’époque ou le moment peuvent produire.

Nous terminerons en disant que, bien que le but que l’on se propose et les moyens que l’on met en œuvre dépendent essentiellement de la situation dans laquelle on se trouve au moment où l’on entreprend une guerre, ce but et ces moyens portent néanmoins toujours l’empreinte de l’époque et de ses caractères généraux et restent soumis aux modifications que la nature de la guerre leur impose.