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chap. xx. — diversions.

On ne doit considérer comme des diversions les deux opérations entreprises la première contre la Hollande septentrionale en 1799 et la seconde contre l’île de Walcheren en 1809, que parce qu’il n’était pas possible d’employer autrement les troupes anglaises, mais il est certain que ces opérations n’ont en rien diminué les moyens de résistance des Français. Il en sera toujours ainsi d’ailleurs quand, pendant une guerre avec la France, on cherchera à opérer un débarquement sur les côtes de cette puissance. Dans un pays constitué comme la France, quelques grands avantages que l’on puisse avoir à forcer le défenseur à consacrer une partie de ses forces à l’observation de ses côtes, on ne doit effectuer un débarquement considérable de troupes que là où l’on a la certitude de voir l’opération favorablement accueillie par la population d’une province mécontente de son gouvernement.

Moins grande est la solution que comporte une guerre et plus les diversions y sont à leur place, mais, par contre, moins grand est le profit qu’on en peut tirer. En somme, une diversion n’est autre chose qu’un moyen de porter au jeu des forces qui sans cela resteraient absolument inutiles.


Exécution.


1o Une diversion peut comporter une attaque véritable et, dans ce cas, l’opération doit être conduite avec hardiesse et rapidité.

2o Lorsqu’une diversion a pour but de donner le change à l’ennemi, c’est-à-dire de l’amener à croire et à s’opposer à une opération que l’on n’a pas l’intention d’exécuter, elle devient une démonstration et entraîne nécessairement toujours une grande dissémination des forces. Dès lors la théorie ne saurait fixer par avance