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CHAPITRE XX.

diversions.


On entend généralement par diversion une opération qui consiste à attaquer le territoire de l’ennemi de façon à le contraindre à détourner une partie de ses forces du point sur lequel on veut porter l’action principale.

Une diversion ne constitue une opération d’un caractère spécial que lorsqu’elle a ce but ; dans tout autre cas, quand il s’agit par exemple d’attaquer et de conquérir un objet pour sa valeur propre, elle rentre dans la catégorie des attaques ordinaires.

Il va de soi cependant qu’une diversion doit toujours se proposer un objet réel d’attaque afin que la valeur même de l’objet menacé détermine, tout d’abord, l’ennemi à y envoyer des troupes, puis pour que, dans le cas où l’opération ne réussirait pas comme diversion, la possession de l’objet compense du moins en partie les sacrifices faits.

Les places fortes, les magasins considérables, les chefs-lieux, les capitales, les villes riches, les contributions de toutes sortes à lever sur le pays ennemi, l’appui enfin à donner à des populations prêtes à s’insurger