Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
la défensive.

principes fonciers de la défensive. Cette forme de la guerre comprend quatre degrés successifs de résistance et deux modes de réaction. L’expectative, qui en est le trait caractéristique quoique intermittent, débute avec l’acte défensif, puis le pénètre dans son entier, tantôt à l’état visible, tantôt à l’état latent, et se combine de telle sorte avec la réaction, que celle-ci apparaît plus ou moins tard, mais toujours au moment même où les avantages de la première paraissent être épuisés.

Il va sans dire que la défensive embrasse encore d’autres sujets qui, par l’importance qu’ils acquièrent dans certaines conditions, constituent des centres nouveaux d’idées, et doivent comme tels être spécialement étudiés. Nous en ferons donc l’objet de chapitres spéciaux. C’est ainsi par exemple que nous nous occuperons prochainement de l’influence que les places fortes, les camps retranchés, les actions sur les flancs, les montagnes et les fleuves exercent sur la défense, et de l’appui qu’ils lui prêtent. Mais, en somme, ces sujets ne constituent que le développement, ou pour mieux dire l’application à des localités spéciales ou dans des conditions particulières, des idées fondamentales que nous venons d’exposer.

Cependant la défense peut, selon les éventualités de la lutte, avoir recours à un si grand nombre de combinaisons stratégiques différentes, et ces combinaisons, moins encore lorsqu’elles se résolvent par des engagements sanglants qu’alors qu’elles atteignent leurs effets par la seule probabilité menaçante de ces engagements, impriment à la résistance par les armes un caractère et des aspects si divers, que l’esprit est involontairement porté à croire qu’entre les résultats sanglants d’une bataille et les effets moins meurtriers des combinaisons stratégiques, il doit exister un degré sur lequel on pourrait baser quelque nouveau principe