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la défensive.

de temps se traduit par un affaiblissement proportionnel.

Ainsi dans les trois premiers procédés, c’est-à-dire tant que le défenseur reste près de la frontière, le fait seul qu’il ne se produit aucune action décisive est déjà un résultat pour la défense.

Il n’en est plus de même, par contre, dans le quatrième procédé, et dès lors c’est à la défense qu’il appartient de provoquer la solution en passant elle-même en temps opportun à l’action directe. Deux cas peuvent alors se présenter, selon que, dans sa marche en avant, l’attaque rencontre ou ne rencontre pas de forteresses qu’elle soit obligée d’assiéger.

Dans le premier cas l’instant du passage à l’action directe est marqué, pour le défenseur, par la nécessité de secourir ses places fortes avant qu’elles ne succombent sous les efforts de l’ennemi ; dans le second, la résistance passive peut et doit être de plus longue durée. Aussi longtemps, en effet, que les forces de la défense s’accroissent tandis que celles de l’attaque s’affaiblissent, l’absence d’action décisive est dans l’intérêt de la première ; mais, dès que cette augmentation de puissance a atteint son maximum, la défense doit considérer les avantages de l’expectative comme entièrement épuisés, et dès lors le besoin et par conséquent la recherche d’une solution s’imposent à elle. Le moment psychologique de cette transformation de l’acte défensif ne peut être prévu que d’une façon très générale, car une quantité de particularités et de rapports différents concourent à le fixer ; cependant d’habitude l’hiver amène une transition toute naturelle, et il est à remarquer que lorsque la défense ne peut empêcher l’ennemi d’hiverner sur la portion de territoire qu’elle lui a cédée en se retirant, cette portion de territoire est généralement perdue pour elle. Toutefois l’exemple