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CHAPITRE VIII.

des divers procédés de résistance.


L’idée fondamentale de la défense est la résistance. Or pour qu’il y ait résistance il faut qu’il y ait agression. La défense est donc expectante en principe, et nous avons reconnu que c’était là tout à la fois le trait caractéristique et le principal avantage de cette forme de la guerre.

Mais comme, pour ne pas se borner à supporter la guerre sans prendre aucune autorité sur sa direction, le défenseur doit, au moment opportun, passer de la résistance passive à l’offensive directe, l’expectative de la défense, loin de rester constante, ne peut être que relative. Elle doit tout d’abord se produire et se prolonger jusqu’au premier acte de menace ou d’agression, soit sur la surface du pays à défendre s’il s’agit d’une guerre, soit sur le théâtre des opérations militaires s’il s’agit d’une campagne, soit enfin sur la position choisie pour l’armée s’il ne s’agit que d’une bataille ; mais à partir de ce moment l’expectative a suffisamment caractérisé la défense, et désormais, quelque acte positif et par conséquent plus ou moins de nature offensive que commette le défenseur, l’idée de la défensive restera invariablement attachée au mode d’action adopté par lui.