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CHAPITRE XXIX.

défense d’un théâtre de guerre (suite).


résistance successive.


Nous avons déjà reconnu que l’action stratégique ne comporte pas de réserve de la force armée, et que, loin de graduer l’emploi stratégique de celle-ci dans la défense du théâtre de guerre, il convient de la consacrer dès le principe et tout entière à cette action.

Mais, au contraire de la force armée, élément mobile et par conséquent toujours disponible de la défense, les places fortes que possède le théâtre de guerre, les grandes coupures de terrain qu’il présente et ses dimensions mêmes, éléments immobiles de sa résistance, ne peuvent, précisément en raison de leur fixité, prendre part à l’action défensive que successivement, c’est-à-dire au fur et à mesure que, en se retirant, le défenseur les laisse entre lui et l’attaque, à moins qu’il ne se place tout d’abord assez en arrière pour les avoir toutes sur son front. En adoptant le dernier de ces deux modes d’action, il est clair que le défenseur retarde le moment de la solution, mais, du même coup, il tire parti de tous les éléments de destruction dont il peut disposer contre son adversaire. Dès lors, en effet, l’attaque