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chap. iv. — action convergente ou divergente.

nécessairement reconnaître que l’avantage que l’attaque peut parfois tirer de la plus grande liberté du choix dans le mode d’action est complètement balancé par la nécessité où elle se trouve, dans d’autres circonstances, d’employer la forme la plus faible.

Pour y arriver, examinons tout d’abord la question au double point de vue tactique et stratégique.

Les forces, dans l’action convergente, vont sans cesse se concentrant davantage, mais néanmoins comme elles se dirigent ainsi sur un adversaire concentré lui-même à priori, cela ne saurait constituer un avantage en leur faveur. Réciproquement, la dissémination progressive qui résulte d’une action divergente n’amène aucune infériorité pour les troupes qui opèrent dans cette forme, puisqu’elles se portent, par ce moyen, sur un adversaire également disséminé au préalable.

En somme, le seul avantage réel que présente la forme convergente sur la forme opposée est que l’action de la première, au contraire de celle de la seconde, procède de la circonférence vers le centre, c’est-à-dire vers un point commun. Il n’est pas nécessaire de pénétrer bien avant dans la question pour se rendre compte que cela peut conduire aux résultats principaux suivants :

1o  De prendre l’ennemi entre deux feux lorsque les espaces sur lesquels on opère se restreignent suffisamment pour cela ;

2o  D’attaquer l’une des subdivisions de l’ennemi sur plusieurs points en même temps ;

3o Enfin de couper l’ennemi de ses lignes de communications et de retraite.

En raison des espaces restreints que cela laisse supposer, le danger d’être pris entre deux feux n’existe que dans la tactique, mais à ce danger s’en substitue un autre très grave aussi dans la stratégie. C’est l’ébran-