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la défensive.

tat aux dépens de la sécurité. Il en est ainsi de l’action de la défense sur les flancs stratégiques de l’attaque, que cette action se produise sur un seul point avec des forces réunies ou de plusieurs côtés à la fois par des détachements isolés et tournants.

Quand, en agissant sur les flancs et les derrières de l’ennemi, on ne se propose pas une simple démonstration mais bien de le couper effectivement de sa ligne de retraite, on vise une solution à laquelle ne peut conduire que le succès dans une bataille décisive, ou du moins l’obtention des conditions avantageuses qu’une pareille victoire amènerait. Or les deux éléments que nous avons signalés plus haut se rencontrent dans cette solution, à savoir : un résultat plus grand par des moyens plus dangereux. Un général n’est donc en droit d’avoir recours à ce mode d’action que lorsque des conditions spécialement favorables en justifient l’emploi.

Il nous faut, maintenant, distinguer les deux formes dans lesquelles ce procédé défensif peut se produire :

1o  Le défenseur, avec toutes ses forces réunies, peut attaquer l’ennemi sur ses derrières, soit en le tournant formellement, soit en partant d’une position de flanc prise à cet effet ; 2o  il peut, partageant son armée en deux parties, prendre avec la première une position enveloppante sur les derrières de l’ennemi, tandis qu’avec la seconde il le menace de front.

Dans l’un comme dans l’autre cas, la réussite amènera un résultat supérieur. En effet, ou la retraite sera réellement coupée et l’armée ennemie sera faite prisonnière, ou cette armée sera en grande partie dispersée, ou, enfin, voulant parer au danger, elle exécutera un mouvement de retraite considérable.

Par contre, l’augmentation des risques sera différente dans chaque cas.