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la défensive.

Cependant, pour qu’elle soit efficace, il est encore une quatrième condition que doit remplir l’interruption des communications de l’ennemi. Il faut qu’elle ait une certaine durée. C’est ce que nous avons déjà démontré au chapitre XV du livre des Forces armées.

Il se rencontre en outre, dans la pratique, une quantité de conditions secondaires, locales et individuelles, qui prennent souvent plus d’importance et exercent plus d’influence que les quatre premières. Pour n’en indiquer que les principales nous citerons : l’état des routes et la nature du terrain qu’elles traversent, — les appuis couvrants qu’offrent les fleuves, les montagnes et les marais, — la saison, la température, — le nombre des troupes légères, — l’importance des convois spéciaux tels que ceux d’un train d’artillerie de siège, etc., etc., etc.

C’est en étudiant dans quel rapport la masse de ces conditions favorise les deux adversaires, que l’on peut apprécier la valeur relative des deux systèmes de communications, et juger lequel des deux généraux en chef est en situation d’enchérir sur l’autre à ce sujet.

Ce que nous venons de mettre tant de temps à exposer, un jugement exercé le saisit souvent dès le premier coup d’œil dans la pratique. Mais c’est l’étude préalable qui éclaire et assure ainsi le jugement. Nous ne cherchons donc ici qu’à mettre le lecteur en garde contre les inconséquences habituelles des écrivains critiques, qui croient avoir épuisé le sujet quand ils ont parlé de tourner l’ennemi et d’agir sur ses flancs, sans tenir aucun compte des conditions et des circonstances.

Nous en avons fini de la première des deux conditions capitales dont nous avons dit que l’une au moins doit se présenter pour que l’on puisse produire, avec chance de succès, une action stratégique efficace contre