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chap. xxiv. — actions sur les flancs.

armes, que leur esprit est des moins guerriers, que l’organisation du pays ne comporte ni landwehr ni milices, le fait seul des rapports des habitants avec leur gouvernement constitue déjà des conditions désavantageuses pour la ligne de communications d’une armée ennemie. L’appui qu’un corps de partisans trouve dans le simple contact avec ses nationaux, la connaissance des personnes et des localités, les nouvelles qui lui parviennent sans cesse ont une extrême valeur pour ses entreprises. Or, en territoire national, le moindre détachement peut compter sur tous ces avantages. Il faut ajouter à cela les places fortes, les fleuves, les montagnes et autres points de refuge derrière ou dans lesquels les partisans peuvent toujours se retirer tant que l’armée ennemie ne s’en est pas rendue maîtresse et ne les occupe pas par des détachements.

C’est dans ces conditions, alors surtout que d’autres circonstances favorables s’y réunissent, qu’une ligne de communications est sans cesse vulnérable, si normalement et perpendiculairement qu’elle soit placée en arrière du front de bataille de son armée. En pareil cas, en effet, les partisans qui ont mission de la harceler ne sont plus obligés de se replier sur les corps dont ils sont détachés ; il leur suffit de se retirer dans l’intérieur même du pays pour y trouver aussitôt appui et protection.

Nous croyons avoir ainsi démontré qu’une ligne de communications court les plus grands dangers d’être coupée dans les trois circonstances capitales suivantes :

1o Quand la ligne prend des dimensions considérables ;

2o Quand elle suit une direction oblique au front de l’armée ;

3o Quand elle se prolonge en pays ennemi.