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chap. xxiv. — actions sur les flancs.

communications CD du défenseur, qu’elle forme avec celle-ci, en la rencontrant en E, un angle considérable BEC. Il est clair que si le défenseur voulait prendre position au point d’intersection E, l’attaquant conservant son front perpendiculaire à BA en A, le premier, pour ne pas exposer son aile gauche, serait obligé de se placer face au second en inclinant son ordre de bataille et compromettant, par suite, le flanc gauche de sa ligne de communications. Si au contraire le défenseur prenait position plus en deçà du point de rencontre des deux lignes, et l’établissait quelque part vers D, les conséquences seraient inverses, et ce serait dès lors l’attaquant qui — à moins que les conditions géographiques auxquelles il est généralement plus tyranniquement astreint que le défenseur ne lui permissent de changer sa ligne d’opérations pour la porter sur BD — se verrait contraint, afin de protéger son aile droite, d’incliner son front pour faire face à celui de son adversaire, et par conséquent de découvrir le flanc droit de sa propre ligne de communications. On pourrait donc en conclure que, dans cette action réciproque forcée, l’avantage est du côté du défenseur, par la raison que, attendant l’attaque et la voyant venir, il a coutume de prendre position en deçà du point d’intersection des deux lignes de communications prolongées. Nous sommes cependant bien éloigné d’accorder une