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chap. xxiv. — actions sur les flancs.

Dans la campagne de 1812, tous les corps de partisans que l’armée russe lança en septembre et en octobre n’eurent pareillement pour mission que d’interrompre les communications des Français, et nullement de les empêcher de battre en retraite, tandis que, par contre, ce second objet devint le but évident de l’armée de Moldavie qui se porta vers la Bérésina, sous les ordres de Tschitschagof, ainsi que des troupes que le général Wittgenstein conduisit contre les corps français établis sur la Dwina.

L’action sur les lignes de communications est dirigée contre les convois de l’ennemi, contre ses petits détachements, ses courriers, ses voyageurs isolés, ses petits dépôts, etc., etc., en un mot contre la généralité des objets qui sont indispensables au maintien de ses forces et de sa vitalité. On se propose donc, par cette action, d’affaiblir et, par suite, de provoquer l’armée ennemie à se retirer.

L’action sur la ligne de retraite tend au contraire à couper la retraite à l’ennemi, résultat qui ne peut naturellement se produire qu’au cas seulement où celui-ci veut se retirer. Or il peut arriver que, sans se décider à la retraite, l’ennemi, pour parer à cette manœuvre, se porte plus ou moins en arrière. Sous forme démonstrative, cette action peut donc mener au même résultat que l’action sur les lignes de communications. Mais, nous l’avons déjà dit, le résultat de ce genre d’actions ne dépend pas uniquement du mouvement tournant et de la forme géométrique de la formation des troupes qui les exécutent, mais bien aussi des circonstances favorables qui les accompagnent.

Afin de mieux faire saisir ces conditions, nous allons étudier séparément chacune des deux manières d’agir sur les flancs, en commençant par le cas où l’action est dirigée sur les lignes de communications.