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chap. xxiii. — clef de pays.

à l’habitude, on emploie une fleur de langage surannée. Dans le sens que nous y attachons, les positions clefs de pays sont donc assez rares à trouver. Dans la généralité des cas, la vraie clef d’un pays est l’armée qui l’attaque, et, pour qu’il y ait exception à cette règle, c’est-à-dire pour que l’idée des lieux prenne le pas sur celle des forces de combat, il faut qu’il se présente des conditions particulièrement favorables. Or, à notre avis, ces conditions sont reconnaissables à deux caractères indispensables à toute position méritant véritablement d’être dénommée clef de pays : 1o  les troupes qui y sont placées doivent trouver dans l’appui du terrain un très fort coefficient de résistance tactique ; 2o  la position doit être telle qu’elle protège efficacement ses propres lignes de communications, tandis que celles de l’attaque se trouvent relativement plus menacées.