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la défensive.

de terrain en avant pour disposer de plusieurs routes pour la direction de ses colonnes.

Quant à prendre position sur la rive opposée, comme il est indiqué dans le troisième mode défensif des cours d’eau, de façon à menacer constamment l’attaque d’une irruption sur le terrain qu’elle occupe, ce procédé serait trop hasardé ici, à cause de la lenteur que les marais imposent au passage.

Il serait extrêmement dangereux de se laisser entraîner à défendre des marais, des prairies ou des fondrières qui ne seraient pas absolument impraticables en dehors de leurs digues. Un seul point de passage découvert par l’ennemi suffirait à la rupture de la ligne de défense, ce qui, en cas de résistance sérieuse, entraînerait toujours de grandes pertes.


B. Inondations.


Il nous reste à parler des inondations. Comme instrument défensif et par leur nature même, c’est avec les grands marais que ces obstacles ont le plus de ressemblance.

Elles constituent un phénomène qui se rencontre rarement et dont, en Europe, la Hollande présente peut-être le seul spécimen digne d’arrêter l’attention au point de vue stratégique. Les deux remarquables campagnes de 1672 et de 1787 nous inviteraient d’ailleurs à cette étude, si la situation géographique de la Hollande entre l’Allemagne et la France ne donnait déjà un intérêt puissant et toujours plein d’actualité à ce sujet.

Le caractère des inondations hollandaises diffère par les points suivants de celui que présentent généralement les bas-fonds marécageux et impraticables :