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la défensive.

des lois de leur formation, il est certain que l’étude de l’écoulement des eaux suffit, dans chaque cas particulier, pour faire connaître promptement à quel système de montagnes on a affaire. Or il importe peu, dans l’espèce, si primitivement ce sont les eaux qui, par leur action, ont amené la forme ravinée du terrain, ou si c’est le terrain qui a lui-même imposé une direction à leur cours. Quoi qu’il en soit, on en arriva à cette deuxième déduction que, dans la défense des montagnes, il importait de tenir compte de la façon dont l’écoulement des eaux se produit. La manière dont les eaux s’écoulent constitue tout d’abord, en effet, un nivellement naturel qui fait parfaitement connaître l’élévation et le profil général des hauteurs ; mais, en outre, les vallées que suivent les cours d’eau constituent les chemins les plus accessibles pour parvenir aux points les plus élevés, par le fait que le passage constant des eaux tend à réduire les inégalités des pentes et à les transformer en courbes régulières. On en arriva ainsi à cette troisième déduction que, alors que les montagnes s’étendaient à peu près parallèlement au front de défense, on pouvait les considérer comme un très puissant obstacle, comme une sorte de rempart dont les seuls points de passage étaient formés par les vallées. La véritable défense devait donc, en conséquence, se produire sur la crête même de ce rempart, c’est-à-dire au bord des hauts plateaux qui couronnent les montagnes et qui coupent transversalement les vallées principales. Que si la direction générale des montagnes, au lieu d’être parallèle, était plutôt perpendiculaire au front de défense, le défenseur devait alors établir ses troupes sur l’une des ramifications principales choisie de telle sorte, que, partant de la ligne générale de partage des eaux, elle s’étendit parallèlement à l’une des grandes vallées.

Nous ne mentionnons ce système de défense basé sur