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chap. xvi. — défense des montagnes.

ce qui constitue les conditions les plus défavorables pour une guerre offensive.


4o  Recherche des circonstances dans lesquelles la difficulté des transports sur un terrain montagneux devient un appui pour la défense.


Ce sujet est des plus simples et n’a pas besoin d’être longuement développé. C’est alors que l’attaquant est contraint à se maintenir dans les montagnes ou à les conserver à proximité sur ses derrières, que le défenseur trouve les occasions les plus favorables d’agir sur les lignes de communications de l’attaque, d’anéantir ses transports ou de les retarder, et d’apporter ainsi le plus grand trouble dans le service des vivres de l’armée envahissante.

Ces considérations embrassent en principe toute la guerre de montagnes, car, bien que nous les ayons déduites de l’étude spéciale de la défense sur un terrain montagneux, elles font suffisamment ressortir le mode d’action de l’attaque elle-même sur ce terrain. Ce serait une erreur de croire que, en raison du grand nombre d’autres motifs qui s’imposent tout d’abord à la défense dans le choix du théâtre sur lequel elle doit se produire, ces considérations ne peuvent exercer que peu d’influence sur cette détermination. Il serait illogique de les tenir pour spécieuses et inapplicables, par la raison qu’il peut se présenter de grands espaces de plaines sans aucune portion montagneuse, ou, réciproquement, des régions entièrement montagneuses sans aucune surface plane. En pareil cas, ces considérations perdent naturellement leur influence ; mais cette influence reparaît dès que les rapports généraux se représentent, et elle augmente en même temps que ceux-ci grandissent. Alors par exemple que, après