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chap. xiii. — positions fortes, camps retranchés.

à ce qu’il n’a pas une supériorité numérique assez grande pour être certain d’empêcher toute sortie heureuse de la garnison. En pareille occurrence il ne reste plus à l’attaquant qu’à se tenir en arrêt devant la position comme un chien sur une pièce de gibier, de s’étendre autant qu’il le peut sur le pays par des détachements de troupes, et, se contentant de cet avantage discutable et précaire, d’abandonner à l’avenir de décider de la possession de la contrée. En pareil cas la position a complètement répondu à sa destination.


3o  Camps retranchés sous les places fortes. — Nous avons déjà dit, d’une façon générale, que les camps retranchés sous les places fortes appartiennent à la classe des positions retranchées, en ce sens que, comme ces dernières, ils ont pour mission non pas de mettre une certaine étendue de terrain, mais les troupes qu’ils renferment à l’abri de l’attaque de l’ennemi. À proprement parler ces camps ne diffèrent des positions retranchées qu’en ce qu’ils forment un tout inséparable avec les forteresses auxquelles ils s’appuient, ce qui leur donne naturellement une force beaucoup plus grande.

Les camps retranchés possèdent, en outre, les propriétés suivantes :

a) On peut se proposer, en établissant un camp retranché sous une place forte, de rendre le siège de celle-ci impossible ou extrêmement difficile. C’est là un résultat à l’obtention duquel il peut être avantageux de consacrer une très nombreuse garnison quand la place est un port de mer, et, par conséquent, ne peut être entièrement investie, mais en tout autre cas on peut craindre que la place ne succombe trop vite à la famine pour compenser, par la durée de sa résistance, le sacrifice d’une quantité de troupes si considérable.

b) Les camps retranchés sous les places fortes peu-