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la défensive.

s’agissait de lignes retranchées, en ce sens qu’il ne présente aucune étendue.

À proprement parler, les camps retranchés sous les places fortes appartiennent à cette catégorie, car ils ont pareillement la mission de protéger les troupes qui y sont rassemblées, mais, par l’influence stratégique qu’ils exercent sur l’emploi même de ces troupes, ils diffèrent déjà quelque peu des positions dont nous entendons parler ici.

Après avoir ainsi développé l’origine commune de ces trois moyens différents de défense, nous allons les considérer chacun en particulier en les distinguant par les noms de : Lignes retranchées, Positions fortes et Camps retranchés sous les places fortes.


1. Lignes retranchées. — Elles constituent la variété la plus pernicieuse de la guerre de cordon. L’obstacle qu’elles présentent à l’ennemi n’a absolument de valeur qu’autant qu’il est défendu par une ligne de feu très nourrie. Par lui-même cet obstacle n’en est pas un. Or l’espace qu’une armée peut ainsi couvrir de son feu effectif est naturellement extrêmement restreint par rapport au territoire même qu’elle a mission de défendre. Il faudrait donc que les lignes fussent très courtes et couvrissent très peu de terrain, pour que l’on se trouvât en situation d’en défendre directement toutes les parties. C’est là ce qui a conduit à la pensée de ne pas en occuper le complet développement, mais, — se comportant ici comme on le peut faire quand il s’agit d’un cours d’eau de moyenne grandeur, — de les défendre là où se présente l’attaque, au moyen de réserves réunies dans cette intention sur certains points. Or cette manière de procéder est contraire à la nature même de l’instrument. Si les obstacles naturels du terrain sont assez puissants pour légitimer à eux seuls ce mode de