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la défensive.

en est couverte. Nous n’estimons pas cependant qu’il soit nécessaire de chercher à poser des principes généraux à ce sujet. Nous croyons que, dans l’application, il se présentera toujours des raisons spéciales qui fixeront l’emplacement rationnel à donner aux places fortes, et nous nous contentons d’appeler l’attention du lecteur sur la remarque qui termine ce chapitre.


3o  Les places fortes doivent-elles être disposées symétriquement ou par groupes ?


Tout bien considéré, cette question se présentera rarement. On ne saurait nier, cependant, que l’espace compris entre deux, trois ou quatre forteresses, éloignées chacune de quelques journées de marche à peine d’un centre commun, constitue un bastion stratégique d’une si grande puissance et donne une telle force aux troupes qui l’occupent, qu’on est tout naturellement porté à se créer un pareil point d’appui dès que les autres conditions le permettent.


4o  Quel rôle la constitution géographique de la contrée joue-t-elle dans le choix de l’emplacement des places fortes ?


Nous avons déjà dit d’une façon générale que, lorsqu’elle est située au bord de la mer, sur un grand cours d’eau ou dans un pays montagneux, le rôle d’une place forte double d’importance. Nous devons ajouter, cependant, qu’il se présente à ce sujet de nombreuses considérations particulières dont il faut tenir compte.

Lorsque, par exemple, il n’est pas possible d’établir une forteresse sur le cours même d’un grand fleuve, il est préférable de n’en fixer l’emplacement qu’à un éloignement minimum de 12 à 18 milles (75 à 90 kilo-