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CHAPITRE XV.

base d’opérations.


Quel que soit le mode d’action d’une armée, qu’elle reste sur ses propres frontières pour en défendre l’accès ou qu’attaquant l’ennemi elle porte la guerre sur le sol étranger, les conditions foncières de son existence et de sa conservation exigent qu’elle se tienne sans cesse en communications avec les lieux où s’est produite sa formation. Cette dépendance forcée croît d’ailleurs en intensité et en étendue en raison de la grandeur de l’armée. Il n’est cependant pas toujours possible ni même nécessaire de maintenir une armée en communications immédiates avec toutes les parties du pays dont elle procède ; l’important est qu’elle reste en relations avec celles de ces parties qui se trouvent directement derrière elle et qu’elle couvre par sa formation même. On crée alors sur cet espace, et en raison des besoins, des dépôts spéciaux d’approvisionnement, et l’on y prend les dispositions convenables pour l’expédition des renforts. Cette portion de territoire devient ainsi la base sur laquelle l’armée appuiera toutes ses entreprises, et doit, au point de vue stratégique, être considérée comme constituant un tout avec elle. Il va