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les forces armées.

gardes et les avant-postes, ne peuvent cependant, en cas de mouvement en avant, faire usage que de cette seule manière d’assurer leur subsistance. Ces subdivisions, en effet, atteignent chaque jour dans leur marche des portions de territoire sur lesquelles on n’a naturellement pu prendre aucune disposition préliminaire, et qui sont généralement situées à une trop grande distance des dépôts de vivres de l’armée pour en pouvoir être ravitaillées. La même nécessité se présente pour les corps de partisans lorsqu’ils agissent avec l’indépendance qui leur est propre, et pour tout corps de troupes, dès que par manque de moyens ou de temps il ne peut subvenir autrement à sa subsistance.

En général les réquisitions produisent des résultats d’autant plus complets que l’armée se trouve plus en situation de les exiger régulièrement et que le temps et les circonstances se prêtent davantage à cette action méthodique ; mais comme c’est le temps qui dans l’espèce fait le plus habituellement défaut, on comprend que l’on soit souvent forcé de recourir aux réquisitions faites directement par les troupes, parce que ce sont celles qui produisent incontestablement le résultat le plus prompt.


3e mode. — Procéder à l’alimentation de l’armée par des réquisitions générales.


C’est là le mode d’approvisionnement le plus simple et le plus productif, aussi a-t-il servi de base dans toutes les guerres modernes.

Il se distingue principalement du précédent en ce que les approvisionnements ne sont plus enlevés d’autorité là où on les rencontre, mais que la livraison en est méthodiquement exigée et que la charge en est