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chap. xiv. — de l’alimentation des troupes.

est présumable qu’à l’avenir il en sera toujours ainsi.

Si cependant nous ne nous occupons exclusivement ici que de la méthode qui consiste à tirer du pays que l’on occupe tout ce qu’il peut fournir à la subsistance des troupes, nous verrons que ce système présente les quatre modes suivants d’application :

1o On peut répartir les troupes chez les habitants qui sont alors personnellement chargés de pourvoir à la subsistance des soldats qu’ils logent.

2o On peut abandonner aux troupes le soin de se procurer directement ce dont elles ont besoin.

3o On peut faire des réquisitions générales.

4o On peut enfin réunir en magasins la généralité des objets de subsistance, et les en tirer au fur et à mesure des besoins de l’armée.

Généralement on a recours simultanément à ces quatre modes, habituellement cependant l’un des quatre prédomine, et parfois même un seul subsiste.

Nous allons donc les étudier chacun séparément.


1er mode. — Répartir les troupes chez les habitants et les faire subsister aux frais de ces derniers ou, ce qui revient au même, à la charge des communes.


Il n’y a pas de commune, alors même qu’elle ne se compose en grande partie que de consommateurs, ce qui est le cas des grandes villes, qui ne possède un stock d’approvisionnement de plusieurs jours, et qui ne soit par conséquent en mesure, quelle que soit d’ailleurs la densité de sa population, de fournir pendant une journée, et cela sans grandes dispositions préliminaires, à la subsistance d’un nombre de garnisaires égal à celui de ses habitants, ou pendant plusieurs jours à celle de garnisaires moins nombreux.