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chap. xiii. — des cantonnements.

tiques du terrain et du rapport géométrique des lignes, mais bien aussi de la richesse et de l’état de culture des pays que l’on choisira pour y établir les troupes. On ne saurait nier, en effet, qu’une ville de commerce de 20 000 à 30 000 âmes de même qu’une grande route qui traverse des localités nombreuses et florissantes offrent de telles commodités pour la répartition d’une armée en cantonnements ainsi que pour sa prompte et facile concentration, que ces avantages compensent largement ceux que présenterait une position plus normalement choisie au point de vue technique.

Quant à la disposition générale à donner à l’ensemble des cantonnements, nous n’avons que peu de chose à en dire, car c’est un sujet qui ressortit plus spécialement à la tactique qu’à la stratégie.

On procède d’une manière différente à la mise à l’abri des troupes, selon que l’on se propose par là le principal ou l’accessoire. Il peut se présenter, par exemple, qu’ayant à placer des troupes sur certaines positions tactiques ou stratégiques, on veuille néanmoins, pour alléger leur service et diminuer leurs fatigues, les cantonner dans les localités voisines des points à occuper. On agit généralement ainsi pour la cavalerie. Dans ce cas, les cantonnements ne constituent évidemment que l’accessoire, et le principal étant que les troupes soient sans cesse en mesure d’atteindre leur point de formation en temps utile, les cantonnements doivent être pris dans un cercle tel qu’on puisse toujours satisfaire à cette condition. Si, au contraire, en établissant les troupes dans des cantonnements on se propose de leur donner un repos nécessaire et de les refaire des grandes fatigues qu’elles ont éprouvées, les dispositions générales ainsi que la ligne de formation seront prises de manière à répondre le plus directement possible à cette intention.