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chap. xii. — des marches.

Français dans cette marche peuvent se décompter comme suit :

Elles furent dans la première période du 1/150e ; dans la deuxième du 1/120e ; dans la troisième du 1/19e de l’effectif général de l’armée au début de la campagne.

Le mouvement de Bonaparte, depuis le passage du Niémen jusqu’à Moscou, doit être regardé comme continu. Il ne faut pas oublier cependant que la marche dura 82 jours, pendant lesquels l’armée française ne franchit qu’une distance de 120 milles (849 kilomètres) et fit deux grandes haltes, la première de 14 et la seconde de 11 jours environ, à Wilna et à Witepsk, pendant lesquelles bien des retardataires purent rejoindre leur corps. On était en été et on marchait la plupart du temps sur un terrain sablonneux ; ce n’est donc ni à la rigueur de la saison ni au mauvais état des chemins qu’il faut attribuer la longue durée de cette marche en avant, mais bien aux trois conditions défavorables suivantes : la masse énorme de troupes que présentait l’armée française ne pouvait s’avancer que sur une route unique ; ses moyens de subsistance étaient insuffisants ; elle poursuivait un ennemi en retraite mais non en fuite.

Nous ne parlerons pas de la retraite ou, pour nous exprimer plus rigoureusement, de la marche de retour des Français de Moscou sur le Niémen. Nous nous bornerons à faire remarquer ici que l’armée russe qui les poursuivait alors à son tour, partit de la province de Kalouga au nombre de 120 000 combattants, et n’atteignit Wilna qu’avec 30 000 hommes ; or chacun sait combien les pertes des Russes, par le feu, furent insignifiantes pendant cette période de la campagne.

Nous terminerons cette étude sur les marches par un exemple tiré de la campagne que fit Blücher en