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chap. v. — ordre de bataille de l’armée.

ralement par le fait seul de l’inattendu que présentent toujours les situations de cette nature.

Terminons en disant que quelles que soient les circonstances on agira toujours en dehors de son devoir, alors que par faiblesse de caractère on se laissera entraîner à ne choisir un mode de fractionnement que pour contenter des intérêts personnels ou pour satisfaire des ambitions pressées. Du reste, quelque nécessité que puissent imposer les cas particuliers lorsqu’ils se présentent, l’expérience enseigne qu’en principe le fractionnement doit avoir lieu d’après les règles qui résultent des considérations générales.


2o  répartition des armes.


La répartition des armes dans l’ordre de bataille n’a d’importance au point de vue stratégique, que pour les subdivisions de premier ordre, car, et nous nous réservons d’en donner plus tard les motifs, ce sont précisément les subdivisions de premier ordre, et elles seules, qui dans l’intérêt et pour le service général du corps de troupe dont elles sont détachées doivent agir en formation séparée et, par conséquent, être toujours en état de livrer des combats indépendants. À rigoureusement parler, la stratégie n’exigerait donc la combinaison permanente des armes que pour les corps d’armée ou, lorsque le fractionnement de l’armée n’en comporte pas, pour les divisions. On se contenterait alors de n’opérer cette combinaison dans les subdivisions d’ordre inférieur, qu’au moment même où le besoin s’en ferait sentir, et seulement pour le temps nécessaire.

Mais on se rend bien compte que des corps d’armée de 30 000 à 40 000 hommes se trouvent rarement eux-mêmes dans la situation de rester en formation concen-