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CHAPITRE II.

éléments de la stratégie.


On peut logiquement répartir en cinq classes, selon qu’elles sont morales, physiques, mathématiques, géographiques ou statistiques, les causes diverses qui, dans la stratégie, décident de l’emploi du combat.

Les qualités morales et les actes de l’intelligence appartiennent alors à la première classe ; — l’effectif, la composition des forces des armées et la proportion des armes, à la deuxième ; — les angles des lignes d’opérations et les manœuvres convergentes et divergentes, ces dernières en tant que leur nature géométrique entre dans le calcul, à la troisième ; — l’influence de la contrée (points dominants, montagnes, cours d’eau, forêts et routes), à la quatrième ; — les moyens d’entretien, enfin, à la cinquième.

Il est bon, dans le principe, de se représenter ces divers éléments séparés les uns des autres ; cela donne plus de clarté à l’exposition, et permet d’apprécier, au passage, le plus ou moins de valeur des différentes classes. Isolément considérés, un certain nombre de ces objets perdent, d’ailleurs, leur importance d’emprunt. On se rend facilement compte, par exemple, que, par rapport à la ligne d’opérations, la valeur d’une base d’opérations dépend bien moins de l’angle que