absolue quelle est la meilleure proportion à donner aux trois armes, il se présenterait donc généralement ce fait, que les conditions matérielles dont nous venons de parler ne permettraient pas de faire l’application de cette proportion. Nous ne pouvons cependant, même pour une fixation moins absolue de cette proportion, nous passer de toute donnée numérique. Revenons donc à ce que nous avons dit plus haut, qu’il est possible d’établir ce que coûtent pécuniairement à l’État l’organisation et l’entretien de chacune des trois armes. Nous pouvons, à ce sujet, avancer avec une exactitude suffisante que, d’après l’expérience, un escadron de 150 chevaux, un bataillon de 800 hommes et une batterie de 8 pièces de 6 livres, coûtent à peu près autant à l’État, tant au point de vue de l’organisation qu’à celui de l’entretien.
Alors même que les motifs que nous avons donnés ci-dessus ne s’opposeraient pas tout d’abord à la fixation du degré d’effet destructeur que possède chaque arme, cette fixation n’aurait jamais rien d’absolu. En effet, chaque arme, ayant sa destination spéciale, a aussi son cercle d’action propre. Or ce cercle d’action est nécessairement très indéterminé ; il grandit, diminue ou disparaît même, selon les conditions de la lutte et du terrain, sans qu’il en résulte autre chose que de simples modifications sans désavantages importants dans la conduite de la guerre.
On parle souvent de ce que l’expérience enseigne à ce sujet ; on veut trouver, dans l’histoire des guerres, des motifs suffisants pour fixer une proportion normale des trois armes ; mais ce ne sont là que des phrases qui ne s’appuient sur aucune idée primordiale utile, et qui, par conséquent, ne méritent pas qu’on en tienne compte dans une étude approfondie du sujet.
Mais bien que l’on ne puisse qu’instinctivement, et