qui amène un résultat semblable ; là, c’est l’art militaire qui se complique dans ses tendances, et l’on voit l’un des deux généraux en chef, tirant du terrain un parti jusqu’alors inconnu, obtenir sur son adversaire, par l’application de principes aussi vastes que pleins d’ingénieuse logique, une série d’avantages marqués. Mais ces tendances mêmes ont disparu ; elles ont dû faire place à une manière d’agir à la fois plus naturelle et plus simple, et si, sans parti pris, on veut tenir compte de l’expérience des dernières guerres, on est forcé de convenir que ce sont là des phénomènes qui, de nos jours, se présentent aussi rarement dans l’ensemble même d’une campagne que dans chaque bataille isolément considérée.
Aujourd’hui, l’armement, l’équipement et le mode d’instruction des troupes sont à peu de chose près semblables dans toutes les armées. Seule l’instruction des corps savants échappe peut-être encore à ce nivellement général, mais cela ne crée pas une supériorité morale bien grande, car ce que les uns inventent et développent est bien vite imité et copié par les autres. Au point de vue du métier, les généraux en sous-ordre mêmes, tels que les commandants de corps et de division, ont partout adopté les mêmes manières de voir et les mêmes méthodes, de sorte qu’en dehors du talent du général en chef, talent qu’il est difficile de supposer en rapport constant avec le degré de culture de l’armée et de la nation, et qui dépend absolument du hasard, l’expérience seule de la guerre peut apporter une supériorité morale considérable. Or plus l’équilibre que nous signalons ici se présente entre les deux armées opposées, et plus le rapport des forces prend une importance décisive.
Le caractère des batailles modernes est la conséquence de cet équilibre. Prenons-en pour exemple, et