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le combat.

perdu tout espoir d’y vaincre, il y aurait cependant témérité folle de sa part à porter ses dernières ressources au jeu, et à ne pas conserver assez de forces pour assurer le bon ordre de la retraite. Il est un point, en effet, que sa perspicacité doit savoir reconnaître, au delà duquel il compromettrait non seulement le salut de son armée, mais la cause même pour laquelle il combat. C’est ainsi qu’à la Belle-Alliance (Waterloo), dans cette journée célèbre entre toutes, Bonaparte perdit à la fois et la bataille et la couronne, pour avoir, dans l’obstination du désespoir, sacrifié ses dernières ressources alors bien que déjà le sort se fût irrévocablement prononcé contre lui.