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chap. xvi. — du temps d’arrêt.

où son élan le peut porter ! En pareil cas tout ce que le manque d’énergie et d’efforts a laissé d’incomplet dans l’organisation du pays attaqué équivaut à une augmentation de force pour l’attaquant, dont le premier choc suffit ainsi parfois à tout renverser.

De toutes les raisons que nous avons exposées dans ce chapitre il ressort :

1o  Que l’action ne se poursuit pas à la guerre d’une façon continue, mais qu’elle procède par à-coups ;

2o  Qu’entre deux des actes sanglants dont la chaîne se poursuit jusqu’à la fin d’une guerre, il se produit toujours un temps d’observation pendant lequel les adversaires se trouvent l’un et l’autre sur la défensive ;

3° Enfin qu’habituellement l’un des adversaires étant plus énergiquement sollicité que l’autre par l’importance du but qu’il cherche à atteindre, le principe attaquant domine chez celui-ci, et modifie, par suite, quelque peu ses procédés d’action.