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CHAPITRE XVI.

du temps d’arrêt dans l’action à la guerre.


Si l’on considère la guerre comme un acte de destruction réciproque, il faut nécessairement se représenter l’action y progressant incessamment d’une façon générale. Les circonstances, en effet, ne pouvant jamais être ou demeurer absolument égales de part et d’autre, et le temps ne pouvant que modifier les situations respectives, si l’on suppose de chaque côté une connaissance parfaite des choses, il en résulte un motif constant d’action inverse chez les deux adversaires, l’intérêt de celui que le moment présent favorise étant d’aller de l’avant, tandis que l’intérêt de l’autre est d’attendre. Cette exclusion d’un mode d’action semblable de part et d’autre, provient précisément ici de ce que chacun des adversaires en agissant comme il le fait, obéit à la même raison déterminante, à savoir que vraisemblablement l’avenir améliorera sa situation et aggravera celle de l’ennemi.

En admettant même qu’il se présentât de part et d’autre une égalité complète dans les situations, ce que la connaissance imparfaite des rapports dans lesquels ils se trouvent peut, d’ailleurs, laisser supposer aux deux adversaires, la différence des buts qu’ils pour-