Page:Claudine a l'Ecole.pdf/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
claudine à l’école

Elle clame ses alexandrins d’une voix de martyre, et se sauve après, les bras en l’air. Les sœurs Jaubert me semblent impressionnées. C’est bon, si elles n’aiment pas le classique, on leur servira du moderne à la prochaine occasion !

La prochaine occasion ne tarde guère ; à peine rentrées, on nous attelle à des exercices de ronde et de bâtarde en vue des examens proches. Car nous avons des écritures en général détestables.

— Claudine, vous allez dicter les modèles pendant que je donne les places de la petite classe.

Elle s’en va chez les « seconde classe » qui, délogées à leur tour, vont être installées, je ne sais où. Ça nous promet une bonne demi-heure de solitude. Je commence :

— Mes enfants, aujourd’hui je vous dicte quelque chose de très amusant.

Chœur : « Ah ! »

— Oui, des chansons guillerettes, extraites des Palais nomades.

— Ça a l’air tout à fait gentil, rien que ce titre là, remarque avec conviction Marie Belhomme.

— Tu as raison. Vous y êtes ? Allez

Sur la même couche lente,
Implacablement lente,
S’extasie, vacille et sombre
Le présent complexe des courbes lentes.

Je me repose. La grande Anaïs ne rit pas parce qu’elle ne comprend pas. (Moi non plus.) Et Marie