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claudine à l’école

que l’autre, en revanche, travaille deux heures de plus ! Et le nombre d’aiguilles qu’une couturière use en vingt-cinq ans, quand elle se sert d’aiguilles à 0 fr. 50 le paquet pendant onze ans, et d’aiguilles à 0 fr. 75 pendant le reste du temps, mais que celles de 0 fr. 75 sont… etc., etc., etc. Et les locomotives qui compliquent diaboliquement leurs vitesses, leurs heures de départ et l’état de santé de leurs chauffeurs ! Odieuses suppositions, hypothèses invraisemblables, qui m’ont rendue réfractaire à l’arithmétique pour toute ma vie !

— Anaïs, passez au tableau.

La grande perche se lève, et m’adresse en cachette une grimace de chat incommodé ; personne n’aime « passer au tableau » sous l’œil noir et guetteur de Mlle Sergent.

Faites le problème.

Anaïs le « fait » et l’explique. J’en profite pour examiner l’institutrice tout à mon aise : ses regards brillent, ses cheveux roux flamboient. Si, au moins, j’avais pu voir Aimée Lanthenay avant la classe ! Bon, le problème est fini, Anaïs respire et revient à sa place.

— Claudine, venez au tableau. Écrivez les fractions . (Mon Dieu ! préservez-moi des fractions divisibles par 7 et par 11, de même que celles par 5, par 9, et par 4 et 6, et par 1127) et trouvez leur plus grand commun diviseur.

Voilà ce que je craignais ! Je commence mélancoliquement ; je lâche quelques bêtises parce que