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claudine à l’école

Marie Belhomme et la grande Anaïs), se remue ; j’arrange mes cheveux sur mes tempes, Anaïs se mord les lèvres pour les rendre rouges et Marie resserre sa ceinture d’un cran ; les sœurs Jaubert joignent les mains, comme deux images de première communion : « Je suis le temple du Saint Esprit ».

Mlle Sergent a bondi, si brusquement qu’elle a renversé sa chaise et son tabouret pour courir ouvrir la porte ; devant tant d’affolement je me roule, et Anaïs profite de cet émoi pour me pincer, pour me faire des grimaces démoniaques en croquant du fusain et de la gomme à effacer. (On a beau lui interdire ces nourritures extravagantes, tout le long du jour elle a les poches et la bouche pleines de bois de crayons, de gomme noire et infecte, de fusain et de papier buvard rose. La craie, la plombagine, tout ça bourre son estomac de façon bizarre ; c’est ces nourritures-là, sans doute, qui lui font un teint couleur de bois et de plâtre gris. Au moins, moi, je ne mange que du papier à cigarette, et encore d’une certaine marque. Mais la grande Anaïs ruine la commune qui nous donne la papeterie scolaire, en demandant des « fournitures » nouvelles toutes les semaines, si bien qu’au moment de la rentrée, le conseil municipal a fait une réclamation.)

Dutertre secoue ses fourrures poudrées de neige, on dirait que c’est son pelage naturel ; Mlle Sergent étincelle d’une telle joie à le voir