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claudine à l’école

mais c’est tout de même désagréable, quand on est si peu à son aise ensemble.

— Oh ! ça me blesse pour vous, énormément ! Comme ça doit vous assommer de vous habiller devant elle, le matin ! Je détesterais me montrer en chemise à des gens que je n’aime pas !

Mlle Lanthenay sursaute en tirant sa montre :

— Mais enfin, Claudine, nous ne faisons rien ! Travaillons donc !

— Oui. Vous savez qu’on attend de nouveaux sous-maîtres ?

— Je sais, deux. Ils arrivent demain.

— Ça va être amusant ! Deux amoureux pour vous !

— Oh ! taisez-vous donc. D’abord tous ceux que j’ai vus étaient si bêtes que ça ne me tentait guère ; je sais déjà leurs noms, à ceux-ci, des noms ridicules : Antonin Rabastens et Armand Duplessis.

— Je parie que ces pierrots-là vont passer vingt fois par jour dans notre cour, sous prétexte que l’entrée des garçons est encombrée de démolitions…

— Claudine, écoutez, c’est honteux, nous n’avons rien fait aujourd’hui !

— Oh ! c’est toujours comme ça le premier jour. Nous travaillerons beaucoup mieux vendredi prochain ; il faut bien le temps de se mettre en train.