Page:Claudine a l'Ecole.pdf/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
claudine à l’école

de peine, si vous vouliez seulement travailler un peu, que vous appreniez avec une grande facilité quand vous vouliez bien.

— Rien que ça ? C’est pas beaucoup ! Elle pensait bien que vous me le répéteriez.

— Voyons, Claudine, nous ne travaillons pas. Il n’y a en anglais qu’un seul article… etc., etc.

Au bout de dix minutes d’anglais sérieux, j’interroge encore :

— Vous n’avez pas remarqué qu’elle n’avait pas l’air content quand je suis venue avec papa pour demander de prendre des leçons avec vous ?

— Non… Si… Peut-être, mais nous ne nous sommes presque pas parlé le soir.

— Ôtez donc votre jaquette, on étouffe toujours chez papa. Ah ! comme vous êtes mince, on vous casserait ! Vos yeux sont bien jolis à la lumière.

Je dis tout ça parce que je le pense, et que je prends plaisir à lui faire des compliments, plus de plaisir que si j’en recevais pour mon compte. Je demande :

— Vous couchez toujours dans la même chambre que Mlle Sergent ?

(Cette promiscuité me paraît odieuse, mais le moyen de faire autrement ! Toutes les autres chambres sont déjà démeublées, et on commence à enlever le toit. La pauvre petite soupire) :

— Il faut bien, mais c’est ennuyeux comme tout ! Le soir, à neuf heures, je me couche tout de suite, vite, vite, et elle vient se coucher après ;