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vi
préface

papotages sirupeux ! Dès les premières pages, mes craintes d’ennui s’évanouirent, — il ne me resta plus que de la stupéfaction.

Assurément, d’analogues lectures m’avaient préparé déjà au récit des passionnettes fourvoyées que l’auteur de cette autobiographie dévide au jour le jour avec une ingénuité de Taïtienne — avant l’arrivée du missionnaire ; — mais la tendresse de « Chonchette » pour sa petite amie de couvent, un peu de mysticisme en estompe les précisions périlleuses ; mais la transposition en prose contemporaine des romantiques Femmes damnées, toujours un restant de passion baudelairienne la vient ennoblir ; morose esclavage de « Mlle Giraud », ou détraquement fervide des « Deux Amies ». Ne parlons point de l’irréelle et charmante « Mlle de Maupin » dont la fantaisie se penche, indulgente un instant, sur le lit de Rosette ; ne parlons pas surtout des spécialités qui ne relèvent d’aucune littérature, productions belges — ou dignes de l’être.

Claudine, elle, petite personne lucide, ignore les frénésies de passion flambant aux yeux d’or de Paquita Valdès ; même, elle sourirait de l’exaltation pieuse qui transporte les couventines sagacement observées par Marcel Prévost, elle