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LE TEMPLE DE LA CONSCIENCE


Au flanc vertical où il est ménagé du roc noir, je n’ai pas mis un jour seul à le découvrir, et ce n’est que par cette finissante après-midi que je me sais engagé dans le sentier certain.

De la hauteur vertigineuse où je chemine, la vaste rizière apparaît dessinée comme une carte, et le bord que je suis est si strict que mon pied droit, quand je le lève, a l’air, comme sur un tapis, de se poser sur la jaune étendue des champs semés de villages.

Silence. Par un antique escalier recouvert d’un lichen chenu, je descends dans l’ombre arrière des lauriers, et, le sentier à ce tournant soudain barré par un mur, j’arrive devant une porte fermée.

J’écoute. Rien ne parle, ni voix, ni tambour. C’est en vain que rudement je secoue à deux mains la poignée de bois et heurte.

Durant que pas un oiseau ne crie, j’opère l’escalade.