point de paix pour le cœur de l’homme ? Ah ! un esprit né pour la seule jouissance ne pardonne aucun délai. La possession même un jour ne tarira point mes larmes ; nulle joie de moi n’aura raison assez pour que l’amertume de la réparation s’y perde.
Et je saluerai cette terre, non point avec un jet frivole de paroles inventées, mais en moi que la découverte soudain d’un immense discours cerne le pied des monts comme une mer d’épis traversée d’un triple fleuve. Je remplis, comme une plaine et ses chemins, le compartiment des montagnes. Tous les yeux levés vers les montagnes éternelles, je salue populeusement le corps vénérable de la Terre. Je ne vois plus le vêtement seul, mais le flanc même à travers l’air, rassemblement gigantesque des membres. O bords autour de moi de la coupe ! c’est de vous que nous recevons les eaux du ciel, et vous êtes le récipient de l’Offrande ! Ce matin moite, au tournant de la route dépassant le tombeau et l’arbre, j’ai vu la sombre côte avec énormité, barrée au bas par le trait fulgurant du fleuve, se dresser toute ruisselante de lait dans le clair-de-midi.
Et comme un corps qui, au travers de l’eau, descend par la force de son poids, durant les quatre heures immobiles, je me suis avancé, au sein, sentant une résistance divine, de la