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iv

La musique classique est celle du bon sens. Si l’on en recherche les origines, il faut remonter jusqu’à Lully, qui, écrivant pour le public peu expert du théâtre, est toujours préoccupé de se faire comprendre. La musique de chambre, destinée aux amateurs, restait bien plus libre, ainsi qu’on peut le voir par les compositions pour clavecin des Couperin et de Rameau, comme aussi par les sonates italiennes, véritables fantaisies où l’auteur fait briller toutes les richesses de son imagination. Mais, vers le milieu du xviiie siècle, l’ancien opéra décline, parce que Rameau y met trop de musique au gré de ses auditeurs, et particulièrement des philosophes. Ce genre en défaveur se réfugie alors de la scène au concert. Or, c’est vers cette époque aussi que la France commence à se reposer du grand intérêt qu’elle avait témoigné jusqu’alors à la musique. En même temps que l’opéra se transforme, il émigre, et c’est en Allemagne que la symphonie classique continue de s’organiser. Haydn