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de lui avec une bonté d’aïeule, et fit si bien qu’en 1873 il entrait au Conservatoire. En 1874, 1875 et 1876, trois médailles de solfège vinrent récompenser son assiduité aux leçons de M. Lavignac ; pour le piano il fut élève de Marmontel, et s’éleva jusqu’au premier accessit en 1875 ; en 1876, il fallait jouer la sonate de Beethoven qui porte le chiffre 111, et l’excellent professeur n’avait rien épargné pour l’édification de ses élèves ; mais, avec l’un d’eux, il perdait sa peine.

L’année suivante, la sonate de Schumann, en sol mineur, valait à l’élève Debussy un second prix qui ne fut pas dépassé, car déjà la composition l’attirait davantage. Mal lui en prit : la classe d’harmonie, dirigée alors par Emile Durand, ne lui réservait que déboires. On connaît la règle du jeu : une succession de notes est donnée, qui se qualifie de chant, ou de basse, suivant qu’elle se place à l’aigu ou bien au grave. Il faut y ajouter des accords, selon certaines règles aussi arbitraires que celles du bridge, troublées elles-mêmes d’une ou deux licences, pas davantage. Il y a, pour chacun de ces rébus, une seule solution, que le jargon des Conservatoires dénomme l’« harmonisation de l’auteur ». Cet enseignement n’a pas changé depuis trente ans, et récemment encore