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Se répand au dehors avec tant de chaleur
Qu’on ne peut de son front soutenir la lueur,
Ses yeux étincelants de colère et de flamme
Vont porter la terreur jusques au fond de l’âme.
Amis, (dit-il) parlant aux Macédoniens,
Ce n’est pas me servir que d’attaquer les miens.
De leur perfide chef laissez-moi la vengeance.
Avec tant de fureur à ces mots il s’avance,
Qu’Attale et tous les siens frappés d’étonnement,
Confus, épouvantés restent sans mouvement :
Mais voyant le Roi seul ils reprennent courage,
Soudain pour profiter d’un si grand avantage
Font mine d’attaquer. Loin de parer leurs coups
Le Roi jette son casque, et se fait voir à tous.
Amis (leur crie-t-il) qu’on enchaîne ce traître :
Lors Attale tremblant à la voix de son maître
Comme un cerf fugitif, qui se sent approcher,
Dans la foule des siens tâche de se cacher.
Mais en vain ; le Roi suit ; et les siens sans défense
Livrent ce criminel à sa juste vengeance.
Seul parmi tous les Chefs d’un parti révolté
Le Roi pour les dompter n’a que sa Majesté.
Mais admirez l’effet de sa force Royale ;
Ses plus chers confidents se tournent vers Attale.
Et portent contre lui tant de coups inhumains
Qu’à grand peine le roi l’arrache de leurs mains.
Lors ce traître à ses pieds au point de rendre l’âme
Découvre aux yeux de tous son infidèle trame.